L’École Marguerite-Bourgeoys
Couvent Marguerite-Bourgeoys, vers 1926
Société d’histoire du Lac-Saint-Jean, Jean-Marie Dufour, photographe, f202
L’édifice d’origine, construit à l’été 1926 sous le nom de couvent du Bon-Conseil et conçu selon les plans de l’architecte montréalais J.-H. Tardif, a une superficie de 45 pieds de large par 125 pieds de long. La construction est réalisée par l’entrepreneur almatois Edmond Lavoie. Ce bâtiment se démarque, entre autres, par ses détails de maçonnerie comme ses chainages d’angle et ses nombreuses fenêtres en bois, à quatre carreaux avec imposte à neuf petits carreaux, disposées de manière rigoureusement symétrique sur la façade. L’entrée centrale est également remarquable de par l’intégration de portes doubles avec impostes et d’un balcon soutenu par des piliers et des pilastres en brique.
Le couvent est d’abord dirigé par les sœurs du Bon-Conseil, communauté présente à Alma depuis 1902. Elles quitteront définitivement en juin 1943 pour laisser la place à la Congrégation Notre-Dame qui veillera à l’éducation des jeunes filles jusqu’au début des années soixante-dix. L’institution prendra alors le nom d’école Marguerite-Bourgeoys, en l’honneur de la fondatrice de cette congrégation religieuse.
Pendant ses cinquante années d’existence, le bâtiment subira de nombreuses modifications et connaîtra plusieurs avaries et sinistres. Le plus sérieux a lieu à peine deux ans après l’ouverture du couvent en 1927, alors qu’une explosion des deux fournaises cause d’importants dommages dans la cave et au plancher du rez-de-chaussée.
En 1932, une tornade arrache la galerie du deuxième étage, emportant les cloches dans la cour. En 1938, un incendie endommage le toit du couvent ainsi que les étages supérieurs qui devront être reconstruits modifiant ainsi le parapet en demi-cercle original surplombant l’entrée. Il sera dorénavant plus simple, de conception à gradins et une croix y sera intégrée. En 1939, un violent orage emporte la moitié de la toiture et provoque une inondation dans le grenier et le quatrième étage.
Parallèlement à ces évènements malheureux, le couvent s’agrandit considérablement avec l’augmentation toujours croissante du nombre d’élèves dans les années quarante. Grâce à l’ajout de chaque côté de l’ancien édifice de deux annexes beaucoup plus sobres et épurées, l’une dédiée aux élèves, l’autre au personnel enseignant, l’école a désormais une longueur de 241 pieds et une largeur moyenne de 60 pieds.
L’école Marguerite-Bourgeoys était une institution scolaire importante dans l’histoire éducative d’Alma. On pouvait admirer d’un peu partout ce remarquable édifice sis au centre de l’artère principale de la ville. En août 1978, l’immeuble croule sous le pic des démolisseurs afin de laisser la place au chantier du nouveau Complexe de l’Entraide (aujourd’hui, complexe Jacques-Gagnon).
Visualiser l’article tel que paru dans le Bâtisseur