La meunerie Notre-Dame-d’Hébertville ou Moulin Vézina

Une vue rapprochée du moulin en 1956. Nous voyons bien le barrage et le pont à droite. Société d’histoire du Lac-Saint-Jean, F91

À Hébertville, aux abords de la Belle Rivière, se trouve un moulin à eau, la meunerie Notre-Dame-d’Hébertville, aussi connue sous le nom de Moulin Vézina. La meunerie est située sur le rang Caron, à environ trois kilomètres du coeur villageois. Elle est située à la confluence de la Belle Rivière, l’un des principaux affluents du lac Saint-Jean, et de la rivière des Aulnaies, qui traverse Hébertville. Cet endroit était déjà fréquenté à l’époque de la colonisation de la région, ces deux rivières étant utilisées par les colons pour accéder en canot au Lac-Saint-Jean.

Le moulin a été construit en 1936 par Rosaire Vézina, qui en aurait conçu les plans de A à Z. Selon M. Vézina, avant son arrivée sur les lieux, la famille Bolduc aurait occupé l’endroit durant au moins une soixantaine d’années. Les Bolduc y auraient également opéré un moulin à eau, dont il ne restait que le barrage à l’arrivée de M. Vézina. Les Bolduc ont également construit la chapelle Saint-Louis-de-France vers 1877 (entièrement refaite en 1916) à proximité du moulin. On retrouve aussi près du moulin un pont à arche en pierres qui traverse la Belle Rivière.

Rosaire Vézina aurait profité de la présence d’une écluse posée par la compagnie Price pour y couler les fondations de son moulin et celles du barrage laissé par les Bolduc. Ce barrage, reconstruit plus solidement en ciment par M. Vézina, servait à alimenter la turbine en eau afin de produire assez d’énergie pour les activités de la meunerie. Rosaire Vézina est resté propriétaire du moulin jusqu’au début des années 1970, quand son fils Gilles prend la relève. La meunerie fournissait les cultivateurs de la région en moulées pour leurs animaux, en plus de vendre des engrais chimiques et des grains. Dans le courant des années 1970, le moulin employait six personnes et produisait annuellement environ 60 000 poches de moulées par année.

Dans les années 1980, des démarches ont été entamées pour faire reconnaître le moulin et la chapelle comme biens patrimoniaux et obtenir du financement visant à restaurer l’ensemble. Toutefois, à l’heure actuelle, la meunerie et la chapelle ne possèdent aucun statut légal protégeant leur caractère patrimonial.

La meunerie a été rachetée en 2004 par la compagnie Agri- Solutions, basée à Alma et spécialisée dans la fabrication de moulées pour animaux.

Puisqu’il est l’un des derniers moulins à être alimenté par une turbine hydraulique au Québec, le moulin Vézina sera inscrit au sein de l’inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Lac- Saint-Jean-Est, auquel le SARP participe. La chapelle Saint- Louis-de-France sera également inscrite à l’inventaire. □

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