La maison Léonard-Simard
Vers 1900. Source : Centre d’archives Domaine-du-Roy.
Cette maison traditionnelle québécoise a été construite, vers 1896, à Roberval sur le boulevard Saint-Joseph, pour y loger le contremaître des Ursulines. Ce travailleur était également le fermier, le jardinier ainsi que l’homme à tout faire qui aidait les religieuses sur tous les menus travaux.
Au fil des décennies, la maison aura accueilli de nombreuses familles de contremaîtres. En plus d’avoir subi plusieurs travaux de rénovation par les différents occupants, le bâtiment aura été déplacé trois fois. Une première fois pour l’éloigner de la rue et une deuxième fois, en 1973, pour le déplacer près du palais de justice afin d’aménager l’ancien terrain pour la garderie du Couvent des Ursulines. La maison a été déplacée pour la troisième fois au Jardin des Ursulines, il y a quelques mois, pour permettre l’agrandissement du palais de justice.
Cette maison centenaire est représentative du style traditionnel québécois, notamment grâce à ses larmiers courbés. Sa volumétrie et son aspect général ont été très bien conservés durant toutes ces années. Quelques changements sont tout de même notables depuis sa construction. La toiture à deux versants a été modifiée pour une toiture dite à croupes et le revêtement de tôle à la canadienne a été remplacé par du bardeau d’asphalte vers les années 1970. Une galerie couverte, longeant l’ensemble de la façade avant, a été présente pendant quelques années, mais n’y est plus aujourd’hui. La cheminée en brique d’argile a été remplacée par une cheminée en blocs de granite et les fenêtres de la façade avant ont été légèrement espacées de la porte centrale. Dans les années 1950, le revêtement de bois a même été recouvert par un papier brique gris.
En 1970, Léonard Simard, artiste robervalois, transforme cette maison en galerie d’art connue sous le nom du « Godet » et la rénove en lui donnant son aspect extérieur actuel. Léonard Simard, peintre et sculpteur, a contribué activement au patrimoine culturel de sa communauté. Son nom a donc été donné à la maison et est encore largement utilisé aujourd’hui, bien que, pour certains, le bâtiment soit davantage lié aux employés des Ursulines plutôt qu’à l’artiste.
*Pendant longtemps, l’identification des maisons se faisait en utilisant le nom de son propriétaire ou occupant. L’introduction de la numérotation civique a lentement fait disparaitre cette façon d’identifier les bâtiments.
La maison Léonard-Simard n’est protégée par aucun statut, mais la ville de Roberval a néanmoins décidé de la conserver en reconnaissant sa valeur historique. Le SARP travaille actuellement à un plan de rénovation pour ses nouvelles fonctions. Espérons voir plus d’actions de ce genre dans l’ensemble des municipalités du Québec.
Dans son emplacement actuel, aux Jardins des Ursulines, 2018.
Source : Ville de Roberval.
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